Biographie

Jeunesse

Sigmund-Marcel Krospenfüger est venu au monde le 1er avril 1923, dans un petit village d’Alsace, non loin de Strasbourg, précisément à PRILFISCHEIN.
Né de parents aisés, faisant partie de la petite bourgeoisie locale, il eut une jeunesse studieuse, avec cependant quelques frasques d’adolescent. À ce propos, une anecdote est relatée dans le livre de Maurice Galthausen qui retrace la vie du grand homme :

" Le jeune Sigmund, âgé alors de 14 ans, avait remplacé les cierges de l’église du village par des feux de Bengale. Lorsque le curé de la paroisse alluma les cierges, Sigmund s’écria :

« le diable est de retour ! » 

il s’ensuivit alors une belle panique qui fit de nombreux blessés, heureusement sans gravité, parmi les fidèles. Sigmund fut privé de flammekueche pendant deux mois consécutifs. "

Les années noires

Lorsque la guerre arrive, Monsieur Krospenfüger père, qui tient un magasin de choucroute en gros, décide de gagner Périgueux afin d’échapper à l’invasion allemande pressentie. Il y arrive en septembre 1939, accompagné de son fils Sigmund-Marcel, alors âgé de 16 ans 1/2.

Les activités de résistant* de Sigmund-Marcel sont restées secrètes, mais Maurice Galthausen émet l’hypothèse qu’il aurait été le chef du réseau Bretzel, sous le nom de colonel Munster.

* Les débuts dans la résistance, cliquez ici.

Vie active

Après la guerre, Sigmund-Marcel retourne en Alsace où il crée la compagnie de tapis volant Airschnaps, qui devait relier Izmir à Reggio de Calabre, sans escale, dès 1946.

Hélas, le prototype disparut en méditerranée lors des essais en juin 1947. On soupçonna alors les Soviétiques d’avoir saboté le modèle de présérie en remplaçant subrepticement la laine d’origine par de la viscose de mauvaise qualité importée de l’Oural. L’enquête ne put malheureusement pas aboutir et, faute de preuves, Sigmund-Marcel Krospenfüger dut se rabattre sur la vente aux Chinois de papier carbone lyophilisé, commerce florissant à l’époque, et qui fut à l’origine de sa fortune.

C'est à ce moment là qu'il décide de venir s'installer à Paris.

Il avait élu domicile et établi ses affaires dans une coquette maison située tout en haut de la rue Steinlen, du nom du dessinateur du célèbre chat noir cher à Alphonse Allais.
Chaque jour, il sortait vers 9 h pour aller chercher son pain.
Pour ce faire, il descendait la rue Damrémont, s’arrêtait à l’angle de la petite rue Félix Ziem* pour boire son café chez Mademoiselle Raymonde, descendait ensuite la petite rue non sans oublier de saluer madame Amélia, alors concierge au 5 de la rue qui rentrait ses poubelles, pour rejoindre la rue Lamarck où son boulanger lui tenait en réserve sa coutumière baguette moulée pas trop cuite, croustillante à souhait.
Il refaisait ensuite le chemin en sens inverse, ragaillardi par cette petite promenade matinale, et se mettait au travail à son bureau pour la journée.
Ce rituel était quotidien, et il n’y dérogeait jamais. Sauf le jour de son anniversaire, où il se rendait en pèlerinage à Périgueux, en souvenir des années de guerre.

*Une plaque commémorative a été posée au 5 de la rue pour immortaliser son passage.

In memoriam

À partir de 1948, et jusqu’en 1998, il revint donc à Périgueux, à chacun de ses anniversaires, dans la ville qui l’avait accueilli pendant la guerre. Il passa notamment chaque année à cette date devant l’ancienne mairie de Strasbourg, située au 2 de la rue Voltaire.


Une plaque commémorative a été inaugurée le 1er avril à cette adresse*.

Elle a malheureusement été volée quelques jours plus tard. Le voleur est instamment prié de la remettre en place là où il l'a prise. Aucune poursuite ne sera engagée contre lui. Il recevra même la médaille de l'Académie Alphonse Allais et un panier garni en remerciement de son acte de contrition.

* En tout cas, pas très loin.


Sigmund-Marcel Krospenfüger décèdera le 12 octobre 2003 d’un arrêt respiratoire inattendu.

Ceux qui l'ont bien connu

Citons parmi ceux-ci :

  • Maurice Galthausen, qui relate la jeunesse du Sigmund-Marcel dans son livre "Si ma mémoire est bonne" , paru aux éditions Du Trounoire.    (illustration ci-contre)
  • Jean-Alcibiade Julwern, qui a merveilleusement décrit l'ascension irresistible de S.-M. Krospenfüger au sortir de la guerre dans un ouvrage intitué "J'irai là où on ne peut aller à ma place" paru en 1957 (éd. des Cabines et des Anses). (voir ci-contre)
  • Ludmilla Claissou-Laporte, sa confidente de toujours, qui livre des détails intimes sur la vie du grand homme.
  • Le commandant Thélle-Dupuis, qui raconte ses souvenirs de guerre aux côtés du jeune colonel Munster, alias Sigmund-Marcel K.
  • Maître Le Grapain, son exécuteur testamentaire.

Témoignages

Christophe ARNAUD, historien de Montmartre, nous raconte ici quelques anecdotes sur la vie du grand homme. Cliquez sur l'image pour accéder à la vidéo youtube. Le poème de José-Maria de Heredia est lu par la chanteuse Montmartroise Isabeau, marraine de la cérémonie commémorative organisée en l'honneur de Sigmund-Marcel Krospenfüger.


De nombreux témoins viendront ici illustrer ce que fut la vie de Sigmund-Marcel Krospenfüger.

Bientôt : le témoignage exclusif du professeur Roland Gorgoulov sur l'affaire dite du carton à chapeau, qui défraya la chronique au début des années 50.